Des sous-marins pour augmenter le rôle de "gardien de la paix" de l’Afrique du Sud

  • Dernière mise à jour le 11 mai 2005.

Les nouveaux sous-marins du pays vont augmenter son rôle dans le maintien de la paix en Afrique, ainsi qu’aider àcombattre la contrebande et la piraterie, a déclaré le chef d’état-major de la marine sud-africaine.

Outre les 3 nouveaux sous-marins construits en Allemagne qui doivent entrer en service d’ici 2008, la marine espère pouvoir disposer d’une capacité amphibie pour intervenir dans les zones de conflit du continent, a déclaré le vice-amiral Refiloe Mudimu.

Des critiques ont demandé pourquoi le pays, qui a abandonné ses sous-marins Daphné datant de l’époque de l’apartheid, a besoin d’une nouvelle flotte sous-marine. Ils vont faire de l’Afrique du Sud le seul pays sub-saharien à disposer de sous-marins. Le gouvernement les a acheté dans le cadre d’un contrat de vente d’armes de plusieurs millions de dollards très controversé, qui a donné lieu à des allégations de corruption et de dépassements des couts. L’équipage idéal d’un sous-marin est de 30 personnes et ils peuvent en embarquer 45 pour l’entrainement, mais la presse sud-africaine a mis en doute la possibilité de réunir des équipages correctement entrainés.

Mudimu a déclaré que il serait très improbable que ce problème arrive puisque des marins entrainés en Inde et en Allemagne seront prêts pour former les 4 équipages complets nécessaires lorsque le troisième sous-marin entrera en service en 2008.

Depuis la fin de l’apartheid en 1994, l’Afrique du Sud a pris un rôle de plus en plus important dans les opérations de maintien de la paix, soutenant les Nations Unies en République Démocratique du Congo et déployant une force importante au Burundi, dont des bateaux de patrouille lacustres.

Une arme de reconnaisance

Le vice-amiral Mudimu a précisé que les sous-marins pourraient suivre et identifier les chalutiers illégaux sans être vus, rassemblant des preuves qui pourront être utilisées pour garantir des condamnations. La difficulté de détecter un sous-marin pourrait aussi dissuader d’autres nations de se méler de trop près des affaires de l’Afrique du Sud. "Nous pensons que ces sous-marins seront notre principal outil de reconnaissance," a-t-il dit.

Des officiers de marine lors d’une conférence à Pretoria ont indiqué que les sous-marins pourraient être utilisés pour débarquer des forces spéciales ou imposer un blocus pour couper l’approvisionnement en armes de rebelles, travailler ensemble avec d’autres marines et avec les autres nouveaux navires de la marine sud-africaine. Le pays examine toutes les possibilités d’armement pour ses sous-marins, y compris des missiles d’attaque à terre, ont-ils précisé.

Le vice-amiral Mudimu a indiqué que la marine sud-africaine avait été plus lente que les autres armées à s’adapter après les élections de 1994 qui ont marqué la fin de l’apartheid et amené l’ANC de Nelson Mandela au pouvoir.

Alors que des anciens combatants de l’ANC ont été relativement facilement intégrés dans l’armée de terre, il y avait très peu d’officiers noirs entrainés qui auraient pu être intégrés dans la marine. "Nous n’avions que 10 officiers qui avaient été entrainés ar l’ex-Union Soviétique," a-t-il dit. Il a ajouté : "Entrainer un officier d’infanterie prend 6 mois. Entrainer un officier de marine prend 9 ou 10 ans. Vous devez savoir appareiller, combattre avec votre navire et le ramener au port. Cela nous prend plus longtemps à cause des compétences particulières nécessaires."

Le vice-amiral Mudimu, un ancien combattant de l’ANC intégré d’abord dans l’armée de terre avant d’être transféré dans la marine, a indiqué que la formation et l’entrainement devrait aider son service à mieux refléter la population d’Afrique du Sud. Le but est que les noirs forment 60% de la marine, loin au-dessus du niveau actuel de 41%, ce qui est une amélioration depuis les 33% de 2002.

Source : SABC News (Afrique du Sud)