Sous-marin argentin disparu : l’état-major de la marine argentine aurait caché les problèmes du San Juan

  • Dernière mise à jour le 26 novembre 2017.

La crise déclenchée par la disparition du sous-marin argentin San Juan a, en réalité, commencé le mardi 14. La dernière communication entre le sous-marin et les autorités à terre a eu lieu dans la matinée du mercredi 15, et ce n’est que le jeudi 16 dans l’après-midi que l’information parvient au chef de la marine, l’amiral Marcelo Srur. Le gouvernement argentin n’apprendra la chose que dans la soirée, lorsque la presse révélera la disparition du sous-marin. Et même aujourd’hui, après avoir reconnu une explosion et avec la poursuite des opérations de recherche, la marine argentine ne donne pas les éléments qui ont conduit à la tragédie.

Mardi 14 vers minuit, les autorités de la marine argentine apprennent que le sous-marin a subi une avarie. Dans cette communication, le commandant du San Juan, Pedro Fernández, informe la base de Mar del Plata — d’où il était parti 15 jours plus tôt — que le sous-marin avait un « court-circuit dans la batterie 3 » de la batterie avant à la suite d’une entrée d’eau par le schnorchel.

Dans les premières minutes du mercredi 15, le commandant prévient la base que le problème a été corrigé. Cependant, quelques heures plus tard, il rappelle pour dire qu’il y a un problème sur les batteries avant. De nouveau, dans la matinée, il annonce que le problème a été corrigé.

Vers 6 heures du matin, par le téléphone satellite, le San Juan demande à changer de route. A 7.30, ce fut le dernier contact du sous-marin avec la terre.

Pour établir ces communications, le sous-marin devait revenir à l’immersion périscopique. Dans l’Atlantique sud, les conditions météo étaient de force 5 à 6, c’est à dire des vagues de 6 à 8 m. Chaque fois qu’il remontait, le sous-marin était secoué par les vagues, raison pour laquelle il naviguait en plongée, perdant ainsi la capacité d’utiliser son moteur diesel et la moitié de ses batteries inutilisables.

Après le dernier contact, l’état-major a essayé de communiquer par satellite, mais sans succès.

Au moment où le San Juan a annoncé ses difficultés, il se trouvait à moins de 300 km du golfe de San Jorge. Si dès ce moment, il avait reçu l’ordre de se diriger vers là, à la vitesse à laquelle il naviguait à ce moment-là (près de 10 nœuds), certains pensent que le sous-marin aurait pu atteindre la terre. Au contraire, il a reçu l’ordre de rejoindre Mar del Plata.

Selon l’information reçue de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des essais nucléaires, 3 heures après la dernière communication, une explosion se serait produite à bord du sous-marin.

Ceux qui, à terre, étaient en contact avec le sous-marin, n’ont pas pensé que sa situation était grave. Pour cela, ils ont retardé l’annonce au commandant de la marine, l’amiral Marcelo Srur, qui se trouvait à Montevideo à l’occasion des 200 ans de la création de la marine uruguayenne. L’amiral Srur n’a appris la perte de communication avec le sous-marin jeudi après-midi. Quelques heures plus tard, alors que la nuit tombe déjà, le ministre de la défense Oscar Aguad apprend dans la presse que le sous-marin a disparu dans l’Atlantique sud.

Toutes les conversations entre le sous-marin et la base sont enregistrées. Le gouvernement argentin espère utiliser ces éléments pour établir les responsabilités au sein de la marine.

Source : InfoBAE (Argentine)