Un amiral admet une perte de compétences àla fin des années 90

  • Dernière mise à jour le 25 octobre 2004.

La marine avait perdu certaines de ses compétences sous-marines lorsqu’elle a pris possession de quatre sous-marins britanniques de seconde main, a reconnu le chef d’Etat-Major de la marine canadienne le 20 octobre.

"Nous n’avions pas perdu notre capacité sous-marine, mais il n’y a aucun doute qu’elle avait diminuée comme nous nous approchions de la fin" des années 1990, a déclaré le vice-amiral Bruce MacLean àune commission du Parlement.

Des officiels assistent àune commission du Parlement
A gauche, le vice-amiral Bruce MacLean et àdroite le général Ray Henault, chef d’état-major des armées

Cette déclaration pourrait être significative alors que des enquêteurs militaires recherchent la cause de l’incendie d’origine électrique survenu le 5 octobre à bord du HMCS Chicoutimi, faisant un mort, 8 blessés et laissant le sous-marin à la dérive pendant 2 jours à la surface de l’Atlantique Nord.

Après que le dernier des Obéron canadien ait été désarmé, à la fin de l’an 2000, les équipages de sous-marins ont dû s’entrainer sur des simulateurs pour se préparer à embarquer sur les sous-marins britanniques, a déclaré MacLean.

Il a indiqué que la marine avait pû maintenir les capacités de base qui "nous a permis de passe d’une génération de sous-marins à la suivante."

"Mais il a fallu du temps pour faire le transfert, pour apprendre les possibilités du sous-marin, pour le faire d’une manière plus sûre. Cela a certainement été difficile de temps en temps," a-t-il déclaré devant la commission de la Défense du Parlement.

"Je serai le premier à vous dire que, dans le contexte global de sécurité et d’opérations, cela prend du temps pour amener le niveau d’entraînement opérationnel au plus haut".

Des enquêteurs militaires mènent des investigations sur l’origine de l’incendie. Mais la commission du Parlement a lancé une enquête sur les circonstances de l’acquisition par le Canada de ces sous-marins à problèmes.

La hiérarchie militaire a démarré les auditions de la commission par un plaidoyer vigoureux en faveur des sous-marins.

Mais le député néo-démocrate MP Bill Blaikie a voulu savoir si les militaires avaient senti la pression d’acheter les sous-marins anglais à la fin des années 90, ayant peur de perdre toute capacité sous-marine s’ils ne faisaient rien.

"Il me semble que la marine se trouvait probablement dans une situation difficile si vous vous inquiétiez déjà des la perte de compétences et de capacités," a dit Blaikie. "C’était soit ces quatre sous-marins, quelque soit leur état, soit rien du tout."

MacLean a indiqué que "les sous-marins britanniques correspondaient bien à ce dont nous avions besoin."

Pour MacLean et le général Ray Henault, chef d’état-major des armées, malgré tous les problèmes, les sous-marins sont une part indispensable de la protection et de la souveraineté du Canada en mer.

Les navires invisibles, qui peuvent rester en mer un mois sans faire surface, sont les yeux et les oreilles vitaux, patrouillant le long des côtes étendues du Canada, la plus longue du monde, précisé Henault.

"Un sous-marin peut surveiller des milliers de kilomètres carrées, détectant et controlant la présence de navires suspects sans être détecté," a-t-il dit, ajoutant que les sous-marins étaient une arme forte contre les terroristes, traficants et même les pêcheurs cherchant à épuiser les stocks de poissons canadiens.

Malgré cela, Henault et MacLean ne pouvaient fournir aucune statistique sur la façon des anciens sous-marins de mener ces missions, énervant le député Blaikie, qui a exigé des preuves de la nécessité d’une flotte de sous-marins.

Le député du Bloc Québécois Claude Bachand, dont le parti s’est opposé à l’achat des sous-marins, a souligné que les sous-marins, supposés protéger la souveraineté du Canada, étaient incapables de patrouiller la seule région où la souveraineté était mise en jeu : l’Arctique.

"Il n’y a aucun doute que ces sous-marins n’ont pas été conçu pour opérer sous la glace," a indiqué MacLean.

Bachand a aussi déclaré que des avions peuvent garder un oeil sur le territoire maritime du Canada, plus efficacement que des sous-marins.

"Des avions de reconnaissance seraint une meilleure affaire pour les contribuables canadiens," a-t-il indiqué.

Hors de la salle, Henault a indiqué aux journalistes que l’achat de 4 sous-marins, malgré les fuites, la rouille, et maintenant un incendie qui les maintient au port, reste un bon accord.

"Ces sous-marins représentent un bon achat pour l’argent du Canada," a indiqué Henault..

Source : Toronto Start