Les Etats-Unis s’inquiètent qu’àTaïwan, l’opposition ne peut pas se mettre d’accord sur le contrat d’armement

  • Dernière mise à jour le 15 mars 2006.

A Taïwan, les parlementtaires de l’opposition sont divisés sur la question de savoir s’il faut accepter ou non, en totalité ou en partie, un ensemble de matériels militaires de pointe offert par Washington, anéantissant les espoirs d’un déblocage prochain.

Le principal parti d’opposition, le Kuomintang (KMT) ou parti nationaliste, devrait mettre au point sa propre réponse à la proposition avant que son président, Ma Ying-jeou, ne vienne aux Etats-Unis, le principal allié et fournisseur d’armes de Taïwan, samedi prochain.

Le retard a alimenté à Washington les craintes que Taipei ne prenne pas au sérieux sa propre défense. Mais le KMT a indiqué qu’il ne sentait aucune pression.

"Mon voyage aux Etats-Unis n’a pas pour bût d’expliquer notre position sur l’achat d’armement," a déclaré mercredi Ma aux journalistes. "Il n’a pas un tel objectif à court terme."

Le KMT, qui souhaite des liens plus étroits avec la Chine, a indiqué que plusieurs parlementaires souhaitaient suspendre pour l’instant la proposition après que le Président Taïwanais, Chen Shui-bian, ait, en février dernier, dissous un comité sans activité mais symbolique et annulé des règles de conduite sur la réunification avec le continent datant de 15 ans.

"C’est vrai que les parlementaires sont toujours divisés. Nous essayons de trouver un consensus," a déclaré le porte-parole du KMT, Cheng Li-wen. "Nous avons aussi besoin de temps pour consulter les autres partis d’opposition."

La question semble aussi diviser le public Taïwanais. Un sondage rendu public mercredi montre que plus de la moitié de la population s’inquiète de l’augmentation du nombre de missiles que la Chine aligne face au détroit la séparant de l’île, 39 % ne le considérant pas comme une menace. La plupart des parlementaires du KMT ont accepté de donner leur feu vert à l’achat de 12 avions de lutte anti-sous-marine P-3 "Orion" et de mettre de coté l’achat de 6 batteries de missiles anti-missiles Patriot. Mais ils restent divisés sur l’offre d’acheter 8 sous-marins diesel-électriques, indiquent les responsables du parti.

En 2001, le Président américain, George W. Bush, avait offert la plus grande vente d’armes à Taïwan en plus d’une décennie.

Mais une coalition menée par le KMT, qui contrôle le Parlement par une faible majorité, a bloqué l’approbation de l’accord à de nombreuses reprises, considérant qu’il était cher, provocateur et inutile.

Contrarié par la position de l’opposition, le ministre de la défense de Taïwan a été forcé de retirer un budget spécialement destiné à financer cet achat.

Le ministère prévoit maintenant d’augmenter le budget normal à 2.85 % du PIB en 2007 et 3 % en 2008, contre 2.4 % cette année, afin de couvrir cette dépense.

La Chine a promis de faire cette démocratie de 23 millions d’habitants dans son giron - par la force si nécessaire.

Source : Epoch Times