L’Espagne annule l’achat de missiles Tomahawk

  • Dernière mise à jour le 14 octobre 2009.

Le ministère espagnol de la défense a informé le Pentagone que l’Espagne n’était plus intéressée par l’achat de missiles de croisière Tomahawk, dont l’achat avait été négocié et confirmé en 2005. L’annonce a été faite par la ministre espagnole de la défense.

Officiellement, la raison avancée par l’Espagne est la crise internationale et d’“autres priorités d’achat”.

Les missiles devaient être installés à bord des bâtiments de la classe Álvaro de Bazan, des frégates de défense anti-aérienne dérivées de plans américains, et qui sont adaptées à l’utilisation de ce système.

Il était aussi prévu d’installer les missiles Tomahawk à bord des futurs sous-marins espagnols de la classe S-80, dont la construction des 2 premiers exemplaires est en cours.

Si la portée de certaines versions peut atteindre 1.600 km, les missiles Tomahawk vendus à l’Espagne étaient cependant limités à une portée maximale de 300 km, à cause des restrictions internationales à la vente d’armement qui peuvent être considérés comme stratégiques.

Mais, même ainsi, ils pouvaient atteindre n’importe quel pays voisin de l’Espagne. Les autorités espagnols n’avaient jamais fait mystère que les systèmes pouvaient être utilisés pour des représailles, au cas où la souveraineté espagnole sur les enclaves de Ceuta et Melilla, ou sur les Canaries, était d’une façon ou d’une autre, remise en cause.

En réalité, le Tomahawk était surtout le symbole des relations entre l’Espagne et les Etats-Unis. Les nouveaux missiles européens, même s’ils ont des portées inférieurs à celle des missiles américains, mais supérieures à la limite des 300 km, peuvent finir par être plus avantageux, et plus encore lorsque l’Espagne n’est pas limitée par des traités sur l’achat et la vente d’équipements militaires, puisqu’elle participe à leur développement.

L'analyse de la rédaction :

L’Espagne pourrait par exemple se tourner vers le missile Scalp-Naval, développé par MBDA pour la France.

Ce changement de politique de l’Espagne, s’il se confirme, doit aussi être lu dans le contexte des relations entre DCNS et Navantia. L’une des décisions à l’origine de la dégradation des relations entre les 2 associés au consortium Scorpène, était justement l’achat par l’Espagne d’un système de combat américain, en lieu et place de celui proposé par DCNS.

Cette évolution espagnole pourrait donc avoir des conséquences positives pour DCNS, pourquoi au travers d’une participation au programme S-80.

Source : Area Militar (Portugal)