Evolution de la lutte anti-sous-marine

  • Dernière mise à jour le 1er septembre 2009.

Durant les années de la “Guerre Froide”, le grand défi des opérations de lutte anti-sous-marine (ASM) était de combattre le sous-marin nucléaire en eaux profondes, où les sous-marins nucléaires soviétiques pourraient attaquer les lignes de communication maritime alliées. Actuellement, avec la prolifération des sous-marins classiques modernes équipés de propulsion anaérobie (AIP), les anciens senseurs et les vieilles tactiques ne fonctionnent plus.

La majeure partie des senseurs dévellopés pour les menaces de la Guerre Froide, des sous-marins nucléaires bruyants, ne sont plus efficaces contre les petits sous-marins classiques, extrêmement silencieux.

La lutte ASM dans des eaux peu profondes se caractérise par des niveaux élevés de réverbération et un grand nombre de “faux contacts”, étant extrêmement défavorables pour la détection et la classification des cibles.

Dans l’illustration ci-dessous, nous pouvons voir les principaux senseurs acoustiques de l’US Navy et leur efficacité contre les sous-marins non-nucléaires modernes. Les barres blanches indiquent une performance mauvaise et une barre bleue indique une bonne performance :

Performance des systèmes ASM de l’US Navy

En étudiant le graphique, on constate que les senseurs passifs sont inadaptés pour la détection des sous-marins classiques modernes et que les senseurs actifs sont les meilleurs contre ce type de menace.

Lors d’exercices organisés ces dernières années, les principales marines ont appris que la lutte contre les sous-marins classiques modernes doit être coordonnée entre plusieurs plateformes, pour espérer une possibilité de succès.

Les navires ne disposant que de sonar de coque ont peu de chance de réussir à détecter et pister des cibles de ce type pendant une durée suffisante pour qu’il y ait une solution de tir.

Dans la chasse aux ennemis silencieux des profondeurs, l’hélicoptère embarqué a vu son importance augmenter, grâce à sa capacité d’immerger son sonar sous la couche thermique et à l’emploi d’équipements plus modernes, comme les sonars actifs à basse fréquence.

Travaillant en coordination avec les avions de patrouille maritime comme les P-3 Orion, les hélicoptères sont fondamentaux pour la chasse et la destruction des sous-marins.

Les mots d’ordre aujourd’hui dans la lutte ASM sont opérations bistatiques et multistatiques.

 opération bistatique : un sonar actif émet un ping et le son réfléchi par la cible est reçu par le sonar passif d’un hélicoptère ou d’un autre navire.

Les techniques multistatiques utilisent plus de sonars, généralement des sonars mouillés au fond et des bouées sonar, qui premettent des triangulations complexes et les visions de cible de différents aspects, ce qui rend plus facile de déterminer la nature du contact, sa position, vitesse, route et profondeur.

Les sonars à profondeur variable (VDS), remorqués par des navires, participent au scénario, en étant désormais équipés de senseurs multistatiques.

Radars haute-définition contre périscopes

Les mâts d’un sous-marin U-214

L’US Navy travaille actuellement sur le programme ARPDD (Automatic Radar Periscope Detection and Discrimination). L’objectif du projet est de développer un équipement (matériel et logiciel) pour le radar APS-137 du P-3C Orion, lui permettant de détecter plus de 3.000 cibles et d’identifier automatiquement des périscopes de faible dimension, même par mer agitée, avec un faible taux de fausse alarme.

L’ARPDD devrait être intégré à l’hélicoptère Sikorsky MH-60R (radar APS-147), et aux porte-avions (radar SPS-47(V).

Une version de pré-production du radar SPS-47(V) a été installée sur l’USS George Washington, basé au Japon. L’idée est de tester le radar contre les sous-marins classiques chinois qui viennent surveiller le porte-avions américain.

Source : Poder Naval (Brésil)